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  • Only in French (Le peering: petite cuisine entre géants du net.)
  • 24/05/2013

     

    Pro.clubic.com



    Points d'échange : l'exception française

     

    La France, pays de l'exception culturelle, « n'a rien fait comme tout le monde », peste Michel Brignano, directeur général d'Equinix France. « Aucun opérateur n'a proposé de structure neutre ». Lorsque les premiers besoins se sont fait sentir, à la fin des années 90, France Telecom a rapidement mis en place son propre point d'échange, ParIX. Free et Bouygues Telecom (via l'acquisition de Club Internet) ont respectivement installé leurs propres IEP, FreeIX (fermé en 2011) et PaNAP (intégré par la suite à France IX).
     

    « Avec un tel désordre, Equinix a également décidé de construire son propre point d'échange de trafic internet », poursuit le responsable. Pas plus que les autres acteurs du Web présents sur le territoire français, Equinix n'a contribué à simplifier une situation incroyablement complexe au regard de celle constatée chez les voisins allemands, néerlandais et britanniques. « Le marché français est différent des autres marchés » souligne Nicolas Guillaume. « Chaque opérateur possède sa propre vision du peering et sa manière de le voir fonctionner. Les choses tendent à se simplifier chez les plus grands opérateurs mais ce changement n'est pas général ».

     

    « En matière de peering, la France accuse un certain retard », constate Rudolf Van der Berg. « Des villes comme Londres, Amsterdam, Stockholm et Moscou comptent toutes des points d'échange internet de plus de plus de cent participants. (...) Dans le reste de l'Europe, plusieurs points d'échanges fêtent leurs quinze années d'existence ».

     

    Depuis deux ans cependant, les choses tendent à bouger en France. Un petit acteur, France-IX a fait son apparition en juin 2010 avec la ferme intention de fédérer les points d'échange internet et de faire de la France l'une des grandes routes du trafic internet. « Nous nous portons bien. Entre le démarrage fort que nous avons constaté et la croissance continue sur le même rythme, ce n'était pas acquis. En 2012, nous avons continué à progresser. Cette année, ça explose ! », assure Franck Simon, directeur général de France-IX.Pour cette toute jeune structure, le pari était très loin d'être gagné d'avance. Entrer dans la « jungle » française des points d'échange et proposer aux différents acteurs d'appartenir à une association et, de plus, d'en faire petit à petit un point de passage important pour le trafic internet était un pari osé et risqué. Pourtant, les choses progressent peu à peu. France-IX a franchi en 2012 le nombre de 200 membres, « un seuil critique » analyse Franck Simon. Côté débit, France-IX a également atteint les 200 Gbit/s de trafic. Pour le responsable, il ne s'agit que d'un début.

     

    « Aujourd'hui, il nous manque quelques gros acteurs », reconnaît volontiers Franck Simon. « Tous les opérateurs ne jouent pas le jeu du point d'échange. On observe que certains ne font que du peering privé », constate-t-il. « Nous misons sur une forte diversité des acteurs pour obtenir une croissance forte. Sur les plus gros points d'échange, les opérateurs de plus grande taille ne sont pas les seuls à générer du trafic. Des gens comme Bouygues Telecom (qui a intégré son point d'échange dans France-IX) et Numericable sont tout aussi importants car leurs abonnés sont générateurs de trafic. (...)

     

    image cables réseaux

     

     C'est aussi la raison pour laquelle il faut avoir dans un point d'échange internet des hébergeurs comme OVH et des acteurs du Cloud ».L'optimisme de Franck Simon n'est cependant pas partagé par tous. Michel Brignano porte un regard très critique sur France-IX. « Les routeurs évoluent, ils coûtent chers. Si l'on n'a pas la surface financière, on n'y arrive pas. (...) De notre côté, nous avons choisi une autre démarche », lâche le responsable français d'Equinix. Pour ce dernier, le modèle pour lequel a opté France-IX, à savoir la location de ports et la commercialisation de services à valeur ajoutée n'autorise pas, à long terme, la pérennité du projet. En outre, Michel Brignano ne croit pas vraiment en l'indépendance de France-IX.

     

    Selon lui, la structure est portée à bout de bras par l'un de ses principaux concurrents. « Si Interxion arrête son sponsoring, France-IX ferme », assure-t-il. De son côté, Franck Simon repousse avec force ces affirmations. « Interxion fait partie des membres fondateurs au même titre qu'Akamai, Google, Bouygues Telecom ou Jaguar Network », martèle-t-il tout en soulignant « la neutralité et l'indépendance de la structure ». France-IX a toutefois un très long chemin à parcourir. AMS-IX, le point d'échange Internet d'Amsterdam, totalise un trafic de 1,3 Tbit /s, soit six fois plus que France-IX aujourd'hui.

     

    Malgré tout, le jeune point d'échange internet français est soutenu. L'opérateur d'infrastructures Neo Telecoms a décidé d'« encourager les points d'échange » avec le service Neo Peering. Didier Soucheyre ne cache pas ses réelles intentions. « Plus le point d'échange est gros, plus il gagne en attractivité. Encourager la venue de nouveaux acteurs le territoire ne pourra être que bénéfique pour les acteurs de l'infrastructure ». A l'aide de cette coopération, Neo Telecoms veut également pousser les entreprises en région à se connecter à France-IX. « Cela ne doit pas être limité à ceux qui sont à proximité du point d'échange. Les clients se raccordent à notre POP de présence, point de collecte régional du réseau d'un opérateur. Ndr puis nous les raccordons au POP de France-IX ».

     

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    Loïc Komol