Zoom sur Capacity Middle East 2017

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  • 07/03/2017

     

    En Mars dernier, Franck Simon, président de France-IX, a été invité à participer à une table ronde lors de la conférence Capacity Middle East à Dubaï. Maintenant, dans sa 13ème année, Capacity Middle East est le plus grand rassemblement d’opérateurs Tier 1, Tier 2 et Tier 3 et de fournisseurs de services au Moyen-Orient.

    Le panel en question s’intitulait : « Fast-Tracking Digital Content Delivery & services Across the Middle East ». Modéré par Erik Kreifeldt, Analyste Senior chez Telegeography, le panel rassemblait Ivo Ivanov, CSO de DE-CIX ; Amar Khan, Responsable de la Stratégie Réseau chez Facebook ; Hassan Al Naqbi, PDG de Khazna Data Center et Serkan Sevim, PDG de Medianova.

     

     


    Le débat était animé et riche en discussions et les questions les plus intrigantes restent les suivantes : pourquoi la plupart du trafic Internet du Moyen-Orient s’échange en Europe ? Comment faire évoluer la situation ? Quels sont les récents développements ?

    Un regard sur la situation actuelle en Europe et au Moyen-Orient contribue à répondre à certaines de ces questions. D’un côté, de plus en plus de réseaux de distribution de contenu (CDN) réussissent aujourd’hui à fournir leurs services dans certaines parties du Moyen-Orient, par exemple, à Dubaï. D’un autre côté, la plupart des opérateurs locaux font le choix de ne pas s’interconnecter au Moyen-Orient pour le moment. Il existe deux principaux freins au développement de l’échange du trafic local : en premier lieu, les opérateurs subissent les conséquences des tarifs de boucle locale jugés prohibitifs ; en second lieu, il existe encore des obstacles juridiques et politiques dans la région.

    Il en résulte que les opérateurs choisissent la plupart du temps de se connecter à des nœuds d’échange Internet en Europe et cette tendance se confirme également chez France-IX Marseille. Bien que les contenus soient géographiquement plus éloignés de leurs consommateurs finaux vivant au Moyen-Orient, Marseille offre un meilleur retour sur investissement en terme d’interconnexion de réseaux, et tout cela dans un environnement totalement dérégulé. Ajoutez à cela le fait que, d'un point de vue technique, les câbles sous-marins entre leurs stations d’atterrissage de Marseille et du Moyen-Orient fournissent une qualité de service équivalente à celle délivrée par un CDN local et le choix de Marseille devient évident.

    Les avantages économiques de l’interconnexion à Marseille peuvent être attribués en partie à la révolution apportée par les derniers câbles sous-marins atterrissant à Marseille : SEA-ME-WE-5 mise en service en Décembre 2016 et AAE-1 prévu pour le deuxième trimestre 2017. Avec l'introduction des dernières technologies optiques à 100G DWDM, ces nouveaux câbles apportent beaucoup plus de capacité que les câbles sous-marins précédents à un coût unitaire toujours plus bas, ce qui permet aux propriétaires de consortium d'offrir des prix de bande passante toujours plus compétitifs et attractifs. L'histoire du câble SEA-ME-WE-5 illustre parfaitement cette évolution : SEA-ME-WE-4, mis en service en Novembre 2005, a été dimensionné pour offrir 64x2x10 Gbps de capacité pour un investissement total de US$ 500M alors que SEA-ME-WE-5, mis en service en Décembre 2016, offre à ses membres une capacité de 24 Tbps pour un investissement total de US$ 700M.

    Enfin, ces câbles sous-marins de dernière génération ont été conçus pour être des systèmes ouverts facilitant l’accès à des points de présence internationaux et indépendants de tout opérateur, comme les centres d’hébergement d’Interxion à Marseille. Concrètement, cela signifie que le coût du transport terrestre en mode protégé entre la station d’atterrissage du câble et le centre d’hébergement international sélectionné par le consortium est inclus de façon transparente dans le coût de la bande passante internationale, contrairement à ce qui passe au Moyen-Orient, où la boucle locale est encore trop onéreuse.

    Ceci explique pourquoi on retrouve une forte concentration de CDNs mondiaux comme Akamai, Amazon CloudFront, Microsoft Azure CDN, Cloudflare, Limelight Networks et OVH chez France-IX Marseille, sans oublier les CDNs des opérateurs déjà présents sur Marseille. Marseille leur offre la passerelle parfaite non seulement pour fournir leur contenu sur le marché du Moyen-Orient, mais aussi pour atteindre les marchés émergeants sur le continent Africain.

    À court terme, en raison des barrières économiques, politiques et juridiques, le trafic qui ne peut pas d’échanger à l’intérieur du Moyen-Orient est, pour l'instant, un gain de trafic pour France-IX Marseille. À long terme, notre souhait et notre volonté est de voir le trafic s’échanger au niveau de chaque pays de la zone et que Marseille offre une solution alternative, à faible latence, offrant la redondance requise et permettant d’accéder à une plus large diversité réseaux sur les continents Européen et Africain.